Plantes sauvages et plantes cultivées : quelles différences pour vous ?

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Plantes sauvages et plantes cultivées : quelles différences pour vous ?

Nous savons la plupart du temps, pour nos aliments, si ceux-ci proviennent d’une origine sauvage ou cultivée. De nos jours, la très grande majorité de notre nourriture provient de l’agriculture. Qu’en est-il de nos épices et de nos plantes aromatiques et médicinales ? Quelles conséquences cela peut-il avoir ?

Les plantes sauvages

Cette catégorie regroupe les plantes dont la ressource sauvage est suffisamment abondante pour ne pas avoir à les cultiver, ainsi que celles dont la culture a parfois été tentée, mais en vain.
Un plus grand nombre de plantes médicinales sont concernées que les épices, mais il y en a quand même quelques-unes.
Quelques exemples :

  • Ail des ours
  • Bruyère
  • Valériane
  • Gentiane
  • Genièvre
  • Reine des prés
Récolte racine GENTIANE 13 photo Maxime Beaufey
Récolte racine GENTIANE 13 photo Maxime Beaufey
Reine_des_prés_photo_MaxCasa_IMG_0021
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Les plantes sauvage et cultivées

On retrouve dans cette catégorie des espèces végétales qui sont présentes à l’état sauvage dans leurs milieux et climats de prédilection, mais qui peuvent néanmoins être cultivées.
La culture permet de produire des quantités importantes lorsque les quantités disponibles en “sauvage” ne suffisent pas pour répondre à la demande.
Cultiver peut ainsi contribuer à préserver les ressources sauvages souvent mises à mal par des prélèvements humains excessifs.
Enfin, cela permet aussi d’implanter des espèces qui ne sont pas présentes spontanément dans une localité mais peuvent être adaptées aux conditions locales.
Quelques épices sont concernées, ainsi qu’un nombre non négligeable de plantes médicinales. Quelques exemples :

  • Fenouil
  • Ortie
  • Romarin
  • Thym
  • Sarriette
  • Camomille matricaire
  • Framboisier
  • Pissenlit
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Les herbes de Provence peuplent spontanément les garrigues, mais peuvent aussi très bien être cultivées. Ici un très jeune champ de romarin sur notre ferme.
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Cueillette de framboisier sauvage par des cueilleurs de la coopérative SICARRAPPAM. La culture du framboisier est également engagée par la coopérative pour compléter les volumes "sauvages".

Les plantes uniquement cultivées

Un grand nombre de plantes cultivées se sont éloignées de leurs origines sauvages : on ne retrouve dans la nature que des espèces proches, dont elles ont lentement dérivé au fil de la longue sélection agronomique par l’Homme.

  • Gingembre
  • Basilic
  • Cardamome
  • Curcuma
  • Cumin
  • Safran
Tranches fraiches curcuma photo Samuel Avril 1200x800
Tranches fraiches curcuma photo Samuel Avril 1200x800
gingembre_madagascar_champ
gingembre_madagascar_champ

Complémentarité et différences entre espèces sauvages et espèces cultivées

Quelles sont les complémentarités “sauvage” et “cultivé” ?

Les complémentarités entre les origines “sauvage” et “cultivée” sont intéressantes :

  • Les plantes cultivées sont souvent plus volumineuses que leurs cousines sauvages, plus caloriques. Elles remplissent nos assiettes.
  • Les sauvages sont souvent plus concentrées en nutriments, et/ou possèdent des nutriments que les plantes cultivées n’ont pas.
Romarin sauvage en fleur dans le Gard
Romarin sauvage en fleur dans le Gard
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Très présent dans les haies, l'églantier peut être sujet à des pollutions par les champs voisins. Il convient de le récolter loin des zones de culture.

Sauvage = sans pollution ?

Pour une même plante, le fait de la récolter dans son milieu naturel ou dans une culture peut avoir plusieurs répercussions.
Le milieu naturel évoque la pureté, l’absence de pollution. Cela est vrai dans un certain nombre de cas, mais il faut rester très prudent. Toutes les zones naturelles proches de zones agricoles sont susceptibles d’être contaminées par des pesticides, soit directement par la propagation aérienne lors des épandages, soit par le biais des eaux qui s’écoulent depuis les zones de traitement.
Les zones naturelles peuvent aussi parfois dissimuler d’autres sources de pollution : anciennes extractions minières ou autres dépôts potentiellement toxiques. Sachez également que les forêts sont pour l’immense majorité des zones exploitées pour le bois, parfois traitées lors de certaines phases de culture (ce n’est que depuis fin 2019 que les forêts publiques ne font plus l’objet de traitements phytosanitaires). Bref : renseignez-vous bien avant d’effectuer des cueillettes en milieu “naturel”. Les cueilleurs avec lesquels nous travaillons sont évidemment rôdés quant à cette problématique.
La culture, si elle est biologique, n’utilise pas de produits phytosanitaires de synthèse. Les agriculteurs bio sont par ailleurs fortement sensibilisés au risque de contamination par l’environnement.
Dans un cas comme dans l’autre, nous sommes de notre côté très vigilants quant au risque de contamination et faisons effectuer des analyses systématiques sur un très large spectre de molécules.

Du point de vue des composants utiles des plantes (vitamines, oligo-éléments, huiles essentielles…) la différence au sein d’une même espèce entre sa version “sauvage” et “cultivée” n’est pas si évidente. On peut facilement présumer que la plante dans son environnement sauvage sera à son optimum en termes de concentration en nutriments, mais ça n’est pas forcément le cas. Les modalités de culture vont fortement influer sur la concentration finale en composés actifs.

 Les origines de nos plantes et épices Cook et L’Herbier de France

Pour nos épices Cook, donc, vous l’aurez compris, la très grande majorité de nos produits provient de plantes cultivées. Parmi les rares récoltes sauvages, citons l’ail des ours et la baie de genièvre.
Pour nos tisanes L’Herbier de France, ce sont 11 espèces qui sont uniquement issues de cueillette sauvage, parmi lesquelles l’aubépine, la reine des prés, la bruyère. 4 autres plantes sont d’origine sauvage ou cultivée selon les disponibilités (chiendent, framboisier, myrtillier, sauge).
Sauvage, cultivée, chaque origine présente ses avantages et ses inconvénients.
Une judicieuse complémentarité de ces “sources” de plantes permet à la fois une préservation de la ressource et une production répondant à la demande.
Des cultures bien menées produisent des plantes de grande qualité…