Le commerce équitable est un terme désormais connu du grand public. Malgré tout, cette notion reste un peu floue pour un nombre non négligeable de personnes. De quoi s’agit-il plus précisément ? Pourquoi devrait-il être généralisé ?
Le commerce équitable est un terme désormais connu du grand public. Malgré tout, cette notion reste un peu floue pour un nombre non négligeable de personnes. De quoi s’agit-il plus précisément ? Pourquoi devrait-il être généralisé ?
En 2001, les organisations mondiales du commerce équitable définissent la notion de commerce équitable comme “...un partenariat commercial fondé sur le dialogue, la transparence et le respect, dont l’objectif est de parvenir à une plus grande équité dans le commerce mondial. Il contribue au développement durable en offrant de meilleures conditions commerciales et en garantissant les droits des producteurs et des travailleurs marginalisés, tout particulièrement au Sud de la planète.” (1)
Au-delà du principe de base du paiement d’un prix juste, les acteurs du commerce équitable s’engagent sur d’autres aspects : conditions de travail au sens large, valorisation de la contribution et de la place des femmes, développement de l’autonomie des producteurs, amélioration des pratiques environnementales, promotion du commerce équitable etc.
Si le terme est utilisé dès le XIXè siècle et si un certain nombre de personnes s’offusquent du mauvais traitement des agriculteurs dans les plantations coloniales (2), l’émergence officielle du concept de commerce équitable est plus récente : apparu dans les années 1940 aux États-Unis et au Royaume-Uni, il voit sa première reconnaissance internationale en 1964 à la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement. En France, c’est Artisans du Monde, association créée en 1974, qui participe grandement à son essor.
En 1988, le premier label de commerce équitable, Max Havelaar (nom du personnage d’un roman dénonçant l’esclavagisme à Java), est créé aux Pays-Bas. En 1989, la structuration au niveau mondial progresse avec la création de la WFTO (World Fair Trade Organization = organisation mondiale du commerce équitable).
À la fin des années 1990, le commerce équitable apparaît dans les produits de la grande distribution, ce qui permet de passer un nouveau cap dans son expansion.
En 1997, Commerce Équitable France, la plateforme des acteurs français du commerce équitable, est créée. En 2001, c’est la première Quinzaine du commerce équitable en France, opération de communication visant à promouvoir cette démarche.
Dans les années 2000, les labels fleurissent ; le nombre de producteurs concernés et le marché se développent. En 2020, les ventes de produits issus du commerce équitable en France atteignent 1,83 milliard d’euros, trois fois plus qu’en 2014 (3) (4). Un grand nombre de catégories de produits ne bénéficient pas de labellisation, la traçabilité étant encore trop difficile à mettre en place.
Le réseau associatif Artisans du Monde a été le premier à proposer des produits issus du commerce équitable en France (photo Wikipedia)
L’origine de la démarche du commerce équitable trouve ses racines dans une réaction face aux inégalités générées par le développement du commerce international (5). Les producteurs (agriculteurs, artisans) sont souvent le maillon le plus défavorisé de la chaîne, ne recevant qu’une très faible part du prix final de vente du produit.
Si l’impulsion de rétablir une relation commerciale et une répartition de la valeur plus équilibrées est louable, elle peut facilement dériver vers une poursuite souvent inconsciente d’une logique de dépendance des communautés de producteurs concernés.
Heureusement, un certain nombre d’acteurs du commerce équitable évitent cette ornière. Le cliché du “petit producteur étranger sauvé par un acheteur au grand cœur” est encore toutefois présent dans les représentations du commerce équitable pour les consommateurs finaux. N’oublions pas qu’il s’agit non pas d’une action de générosité, mais du simple rétablissement d’un équilibre qui devrait aller de soi dans les relations commerciales.
Cette campagne de publicité volontairement choquante d’Oxfam, sortie en 2016 pour dénoncer les dérives du commerce international, reprend le thème du colonialisme. Mais l’inégalité commerciale peut tout à fait se produire entre un acheteur et un producteur du même pays.
Les producteurs des pays du “Nord”, même s’ils vivent souvent dans des conditions moins difficiles que ceux des pays très pauvres du “Sud”, sont souvent eux aussi payés à des prix insuffisamment rémunérateurs. Selon une publication de l’INSEE de janvier 2022, 38 % des agriculteurs français gagnent très peu (moins de la moitié du Smic) et 26 % vivent sous le seuil de pauvreté.
C’est pourquoi le développement d’un commerce équitable dit “Nord/Nord” (parfois aussi appelé “commerce équitable local”) s’est enclenché en parallèle des partenariats “Nord/Sud”. Le coût de la main d'œuvre étant plus élevé que dans de nombreux pays étrangers, un juste prix d’achat a un impact souvent plus important pour les acheteurs.
En 2020, les produits issus de filières françaises représentent 35% des achats de produits du commerce équitable en France (4).
En France aussi, les agriculteurs sont une catégorie professionnelle souvent très mal rémunérée.
Pilier de la démarche : l’estimation des coûts de production pour chaque produit. Elle n’est pas conduite de la même façon pour tous les labels : certains se basent sur des données statistiques régionales, tandis que d’autres demandent aux producteurs d’effectuer l’estimation de leurs coûts de production {(6), page 14}.
Cette estimation fine est bien plus précise et très intéressante, car il apparaît bien souvent que les producteurs n’intègrent pas tous les coûts dans leur coût de production s’ils ne prennent pas vraiment le temps de s’y pencher.
Ce calcul occasionne parfois des remontées spectaculaires des prix d’achat, qui ne peuvent pas toujours être compensées par une baisse de la marge des autres acteurs de la chaîne, et se répercutent donc en partie sur le prix final de vente aux consommateurs. Cela demande donc un engagement accru de ces derniers pour concrétiser l’acte d’achat. Mais cela replace à sa juste valeur le travail “derrière le produit”.
Seul un calcul fin permet de sortir un coût de production vraiment réaliste.
Même si une amélioration des pratiques environnementales est encouragée dans la démarche de base du commerce équitable, pour la plupart des labels, la pratique de l’agriculture bio n’est pas une condition préalable à l’obtention de la mention “commerce équitable”.
Or, nous considérons que l’équité devrait comprendre la préservation à long terme de la santé des producteurs et de leur environnement. Payer des producteurs correctement et en même temps utiliser des pratiques de production néfastes pour la santé et l’environnement est éminemment contradictoire.
Inversement, promouvoir la pratique de l’agriculture biologique préservant l’environnement, sans assurer une viabilité économique et sociale aux producteurs perd de son sens.
C’est pourquoi un certain nombre d’acteurs du commerce équitable dans l’agro-alimentaire ont ressenti le besoin de créer des labellisations associant bio et commerce équitable. Biopartenaire et Bio équitable en France sont les deux labels associant systématiquement agriculture bio et commerce équitable.
On peut aussi trouver de nombreux produits associant un label de commerce équitable et les labels de l’agriculture biologique (logo AB et/ou logo “Eurofeuille”). Regardez bien les étiquettes !
Les produits bio sont désormais très bien représentés dans l’offre de produits issus du commerce équitable : pour la France en 2020, 90% des produits issus du commerce international et 59% des produits français sont également bio, soit 88% au global (4).
Sur certains labels de commerce équitable précisent “Équitable et bio” (label cumulant les 2 engagements), la plupart sont apposés à côté du logo AB ou du logo Eurofeuille.
Vous l’aurez compris : il y a de plus en plus de labels et tous ne se valent pas. Il est compliqué de résumer leurs différences, mais nous vous présentons certains critères de choix qui nous semblent les plus importants, en plus des critères “bio” et “prix d’achat rémunérateur”.
La durée d’engagement de l’acheteur : il y a une énorme différence selon que l’acheteur s’engage sur une seule année ou sur plusieurs. En termes de visibilité sur les débouchés pour les producteurs, de possibilités d’investissement, les engagements pluriannuels sont bien plus sécurisants. Tous les labels ne garantissent pas cet engagement pluriannuel. En d’autres termes, certains labels permettent qu’un acheteur change de fournisseur chaque année, ce qui est beaucoup moins sécurisant pour les producteurs.
Biopartenaire et Bio équitable en France comprennent un engagement sur 3 ans minimum.
Le contrôle externe : un certain nombre de labels de commerce équitable font de l’auto-évaluation, ce qui garantit beaucoup moins l’impartialité qu’en cas de contrôle externe par un organisme indépendant (généralement, il s’agit d’un organisme accrédité pour la certification en agriculture biologique).
Pour entrer dans les détails de ces labels, il existe un comparatif complet (manque malheureusement de tableau de synthèse) réalisé par la plateforme Commerce équitable France en 2020.
Les labels de commerce équitable se multiplient, rendant parfois difficile le choix en magasin (source : infographie de Commerce Équitable France).
Vous voulez avoir d’autres indicateurs que le label sur l’engagement d’une marque ou d’une entreprise par rapport à ses pratiques d’achat ? Faites un tour sur leurs canaux de communication (site web par exemple). Vous pourrez assez rapidement faire la différence entre ceux qui se contentent de quelques phrases un peu “bateau” et ceux qui donnent véritablement de l’information (actualisée) sur leurs approvisionnements et leurs partenariats.
De plus en plus de consommateurs déclarent que le critère “commerce équitable” est important dans leurs choix d’achat, de même que le critère “bio”. Allons plus loin et propulsons ce slogan : bio + équitable, c’est inséparable et indispensable !
Les labels se multiplient et il devient compliqué de distinguer les niveaux d’engagement. Au niveau local, le contact direct avec les producteurs est le meilleur moyen de s’assurer que le prix de vente n’est pas venu enrichir prioritairement d’autres acteurs que le producteur.
Mais comme il est difficile de s’approvisionner uniquement en direct, les labels sont utiles. Nous vous mettons des liens vers des sources d’informations plus complètes. A vous de jouer !.
En ce qui nous concerne à Arcadie, nous labellisons progressivement nos approvisionnements (35% à ce jour) avec la labellisation Biopartenaire. C’est un travail de longue haleine que nous vous expliquerons dans un prochain article…
(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Commerce_%C3%A9quitable
(2) https://fr.wikipedia.org/wiki/Multatuli
(3) Observatoire du commerce équitable 2020 : https://www.commercequitable.org/ressources/editeur/chiffres/
(4) https://www.commercequitable.org/wp-content/uploads/cef-le-ce-a-la-loupe-2021.pdf
(5) https://www.commercequitable.org/quelques-dates/
(6) https://www.commercequitable.org/wp-content/uploads/guide-label-2019-francais-web.pdf
Insee Première • n° 1884 • Janvier 2022 https://www.grands-troupeaux-mag.fr/wp-content/uploads/2022/01/publication.pdf Intéressant sur le début de l’histoire du commerce équitable et l’origine du nom Max Haavelar : https://www.tibahou.com/PBCPPlayer.asp?ID=331252
Écolo (à tendance barjot) et communicant, passionné par les plantes, les humains, les relations entre agriculture et biodiversité. Je dirige le service communication d'Arcadie et suis heureux de mettre mes compétences à disposition d'une entreprise qui incarne de manière authentique la démarche du développement durable. Mon souhait profond est que notre communication contribue - à sa modeste échelle - au changement de société dont nous avons besoin.
Géraldine Givran, pilote “RSE”, responsable du service “Qualité - Sécurité - Environnement“ et Matthieu Brunet, co-dirigeant, sont nos représentants à la Convention des Entreprises pour le Climat, un rassemblement de 150 entreprises pour imaginer comment transformer leur secteur afin de s'aligner sur les objectifs des accords de Paris signés en 2015 pour lutter conter le réchauffement climatique.
Petit point d’étape avec eux, à mi-parcours de cette aventure quelque peu extraordinaire.
Arcadie : Matthieu, Géraldine, pouvez-vous nous raconter dans quel état d’esprit vous avez embarqué pour la Convention des Entreprises pour le Climat ?
Matthieu : Quand tu nous as parlé de ce projet, je me suis demandé ce que ça allait être. Je restais un peu dubitatif, avec la crainte d’un énième forum du type “RSE (ndR : Responsabilité Sociétale de l’Entreprise) à la papa”, des boîtes qui se congratulent les unes les autres. Je suis arrivé avec une posture un peu haute en me demandant si en gros, on avait vraiment besoin de ça. Je pensais “être arrivé”, ne plus apprendre beaucoup de choses sur ces sujets liés au climat. Je me trompais en fait lourdement.
Géraldine : Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. J’ai accepté la proposition de me joindre à Matthieu en tant que “Planet champion”, mais, intimidée et remplie d’humilité, je me questionnais sur comment trouver ma place et être pleinement utile dans ce processus, et ce malgré ma conscience écologique très forte et mon expérience de plus de 10 ans à Arcadie. J’ai un rôle connecté à l’opérationnel, et non une posture de dirigeant. Or, je savais qu’on allait soulever la question du rôle de l’entreprise dans le monde.
Quelle a été votre première impression en arrivant à la session 1 ?
Géraldine : On était dans un grand amphi, ça m’a ramené à mon époque “étudiante” mais sans les copains d’école. La peur de ne pas être à ma place s’est immédiatement envolée. J’ai dû sentir quelque chose de réceptif et de posé chez les autres participants. J’étais ouverte à ce qui allait se passer. Je pressentais qu’il y avait quelque chose à vivre, là. Et je n’avais pas envie d’être ailleurs. Je me souviens aussi particulièrement de la rencontre avec les membres de notre “camp de base”, avec qui il a été possible de partager les premières émotions. Je me suis sentie parcourue d’un frisson d’humanité.
Matthieu : La première chose qui m’a marqué c’est dès l’arrivée, la mise en place d’outils d’intelligence collective que j’ai reconnus et que je ne m’attendais pas forcément à retrouver dans ce cadre. Au-delà du contenu, il y a 50 coachs-facilitateurs qui ont mis la barre hyper haut au niveau “échange humain” et “processus collectifs”.
Séance plénière lors de la deuxième session à Lille en octobre 2021
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué jusqu’à présent ?
Géraldine : Le nombre de bénévoles est impressionnant. Les coachs-facilitateurs sont uniquement là pour le bien-être des participants. Des personnes sensibles, engagées. Ainsi que les processus que j’ai expérimentés à Arcadie et que je retrouvais ; ils m’ont aidé à me sentir à l’aise.
La qualité des contenus est incroyable : comment c’est possible de réunir autant de compétences, d’énergie, de profondeur ? J’ai vraiment la sensation d’une chance et d’une fierté de participer à cet évènement.
Matthieu : L’expertise apportée sur ces sujets, la radicalité sur le fond et la bienveillance sur la forme constituent une expérience extraordinaire.
Ça a été en fait une claque monumentale : il y a vraiment l’intention d’aller challenger en profondeur. J’ai pu personnellement bouger sur des sujets que je suis pourtant depuis longtemps. J’en retire également une sensation d’expérience humaine très forte.
Quels enseignements retirez-vous déjà de cette expérience en cours ?
Géraldine : Une évidence, celle qu’on ne fait rien tout seul, même avec les meilleures intentions du monde. L’expérience humaine forte, la puissance du collectif sont comme des catalyseurs d’élan vers une démarche de transformation. Il y a plusieurs moments forts où l’on se sentirait pousser des ailes !
Matthieu : Ma principale prise de conscience, c’est qu’on ne peut pas se contenter de diminuer nos impacts négatifs au maximum, et d’espérer que ça suffise pour éviter le pire. Il faut en même temps nous préparer à vivre avec les changements climatiques inéluctables qui s’annoncent, et qui risquent de provoquer des désordres considérables dans nos sociétés. Nous devons œuvrer à rendre notre entreprise, mais aussi la société, plus résiliente. Il faut mettre en place des dynamiques, des solidarités, des interdépendances locales, qui pourront contrebalancer les tentations de repli sur soi et de peur de l’autre qui ne vont pas manquer d’aller en s'aggravant dans les années à venir.
Matthieu (à droite) en pleine fresque du climat lors de la session 1 à Paris en septembre 2021
Avez-vous déjà rapporté des choses de cette expérience à Arcadie ?
Géraldine : Cette aventure ouvre la possibilité de redéfinir le sens et la place de la démarche “RSE” au sein de l’organisation, vers de nouvelles dimensions, connectées à la raison d’être. Parlons de “raison d’exister” plus que de raison d‘être même. Les entreprises ont une véritable mission aujourd’hui dans le contexte dans lequel nous vivons, et cela s’inscrit bien au-delà de chercher à limiter l’impact de nos activités. La CEC donne un élan nouveau, un désir fou de se mettre en mouvement, de se requestionner à tous les étages, et les témoignages d’entreprises donnent du courage.
Matthieu : Je suis rentré un peu “sur le cul” et très motivé, même si la première session avait un côté dur avec le constat de l’état de la planète. La CEC a mis un coup d’accélérateur sur des projets qui étaient dans les tuyaux, comme le bilan carbone, sur lesquels on aurait peut-être encore un peu procrastiné.
Ça a joué dans ma motivation à lancer des projets plus ambitieux pour le futur, d’affirmer des choix plus radicaux, au-delà de la volonté d’amélioration continue.
Globalement, comment avez-vous perçu le vécu des autres entreprises participantes ?
Géraldine : L’enthousiasme prédomine. Il y a aussi beaucoup d’attentes perceptibles. J’admire les entreprises qui sont venues à la CEC avec beaucoup de risques de remise en question profonde. Cela demandait un courage incroyable et ils l’ont eu. Pour nous Arcadie, c’est plus “confortable” car on est dans la bio, avec une volonté d’activité durable affirmée depuis déjà longtemps.
Matthieu : J’ai l’impression que beaucoup d’entreprises arrivaient avec de l’humilité. Même si les constats étaient difficiles, on était très bien accompagnés. J’ai senti les participants très enthousiastes sur ce qu’il est possible de faire. Je n’ai pas senti d’ambiance de comparaison. Il y a un côté très simple et accessible.
En dehors des sessions plénières, de petits groupes de participants sont constitués (toujours avec des facilitateurs pour les accompagner). Ici, les membres du pavillon "Alouettes" dont font partie Géraldine et Matthieu.
Un partage d’une rencontre marquante humainement ?
Géraldine : Ce qui me vient c’est ma rencontre avec le dirigeant des Vedettes de Paris lors d’une session de co-développement. Son activité ? Proposer des croisières sur des gros moteurs diesel sillonnant la Seine pour le plaisir des touristes. Il témoignait de la remise en question profonde de son modèle d’entreprise, et de ce qu’il ressentait vis-à-vis des choix qui s’imposaient à lui. Ça m’a remuée.
Matthieu : Pour moi c’est la rencontre avec l’entreprise Interface, dont Manu (ndR : Manuel Brunet, frère de Matthieu, co-dirigeant d’Arcadie) nous parlait depuis longtemps. Ce témoignage est venu me montrer qu’on pouvait être bien plus exigeants que nous. Qu’une boîte cotée en bourse ait pris la décision zéro carbone il y a 25 ans et l’ait concrétisée, ça incite à l’humilité.
Propos recueillis par Martin Lacroix
Pour en savoir plus sur la CEC c'est par ici...
En ce début d'année 2022, nous avons envie de vous insuffler un peu de l'énergie et du souffle qui traverse notre entreprise, en vous partageant certains des grands projets qui vont nous occuper. Mais avant ça...
Entre autres :
- Du courage pour regarder bien en face le monde et les défis qui nous attendent.
- De la force pour retrousser vos manches et faire de votre mieux en toutes circonstances.
- De l'attention pour saisir toutes les joies qui se présentent.
- De la chaleur humaine, du temps dans la nature, pour recharger les batteries.
- Du changement, du mouvement, du dynamisme.
- Des saveurs, de la douceur, de la simplicité.
À vous de compléter la liste...
Allez, une petite liste de mots positifs pour démarrer l'année ! (crédit : Martouf le synthéticien)
1) Un voilier-cargo pour la liaison maritime Madagascar-France
Madagascar est notre plus gros fournisseur d'épices (près de 25% de nos montants d'achat sur notre dernier exercice budgétaire). Décarboner cette ligne de transport maritime ne sera donc pas anecdotique dans la réduction de notre impact. Ce projet un peu fou est impulsé par un de nos dirigeants, Matthieu Brunet, en partenariat étroit avec la compagnie maritime Zéphyr et Borée (et bientôt d'autres comparses).
Et comme Matthieu sait bien écrire, c'est lui qui vous raconte cette aventure depuis le début, sur notre blog...
Image de synthèse de ce à quoi ressemblera le futur voilier-cargo (crédit Zéphyr et Borée)
2) De nouveaux bâtiments écolonomiques !
Écolonomique ? Kesako ? Ça veut dire qui concilie économie et écologie, car les deux sont complètement compatibles, pourvu qu'on s'y emploie. Merci à l'entreprise Pocheco pour avoir inventé ce néologisme, pour l'avoir appliqué avec brio à leur projet et pour partager largement leur expérience.
Pour nos nouveaux bâtiments, nous allons donc renforcer encore notre exigence en termes de performance énergétique, d'accueil de la biodiversité locale, de qualité de vie au travail, et d'efficacité industrielle bien sûr !
Ébauche de plan 3D en image de synthèse, du premier nouveau bâtiment dont la construction démarrera cet été 2022 (image Cabinet Seuil Architecture, décembre 2021)
3) La convention des entreprises pour le climat (CEC)
Autre projet fou, impulsé par une poignée de dirigeants d'entreprise : créer une onde de choc positive dans les entreprises françaises en organisant une convention inspirée de la Convention Citoyenne pour le Climat, pour aligner le monde de l'entreprise sur les accords de Paris adoptés lors de la COP21 en 2015.
La Convention des Entreprises pour le Climat est née, portée par une incroyable équipe.
Nous avons la chance d'avoir été retenus parmi les 150 entreprises qui se réunissent sur 6 sessions de septembre 2021 à juillet 2022. En plus des propositions qui émaneront de cette convention, chaque participant devra prendre des engagements pour réduire 55% de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.
Matthieu, co-dirigeant d'Arcadie, en plein atelier de Fresque du climat, lors de la session 1 à Paris en septembre 2021
Alors, a-t-on réussi à vous donner un peu la patate ? Nous l'espérons.
Merci d'être à nos côtés dans nos aventures végétales et épicées !
Écolo (à tendance barjot) et communicant, passionné par les plantes, les humains, les relations entre agriculture et biodiversité. Je dirige le service communication d'Arcadie et suis heureux de mettre mes compétences à disposition d'une entreprise qui incarne de manière authentique la démarche du développement durable. Mon souhait profond est que notre communication contribue - à sa modeste échelle - au changement de société dont nous avons besoin.
“J’aime beaucoup le thym ! ”… Quand les amoureux des plantes que nous sommes entendent ce genre de phrase, ils répondent généralement : “Mais de quel thym me parles-tu ?” Aujourd’hui, nous vous proposons d’acquérir quelques notions utiles sur la diversité du thym, enfin des thyms…
Accrochez-vous : on dénombre plus de 300 espèces de thym ! Ces espèces ont été distinguées par les botanistes, du fait de leurs différences morphologiques. Elles poussent parfois dans des zones climatiques très différentes (montagne/plaine, environnement plus ou moins humide etc). En Europe tempérée, on compte une bonne cinquantaine d’espèces.
En France, les espèces sauvages les plus largement répandues sont le thym commun (Thymus vulgaris) et le thym serpolet (Thymus serpyllum). Le thym commun est également l’espèce la plus cultivée. Au sein de cette dernière espèce existent des variétés, qui présentent encore certaines différences, même si on reste au sein de la même espèce botanique.
Au sein de chaque espèce végétale, des variations de composition chimique apparaissent en fonction des conditions dans lesquelles la plante se développe (conditions du biotope naturel ou conditions de culture), sans que la morphologie ni la génétique de la plante ne soient modifiées.
Une méthode d’analyse appelée chromatographie, mise au point vers le milieu du XXè siècle, permet d’extraire et d'identifier l’ensemble des molécules composant une plante. Elle dresse en quelque sorte la carte d’identité biochimique de la plante, qui comprend souvent une molécule dominante associée à de nombreuses autres.
Le chémotype (ou chimiotype) désigne la molécule dominante au sein de l’ensemble moléculaire. Cette notion a été introduite pour la première fois par le chercheur français Pierre Franchomme, dans les années 1970. Elle a été officialisée en 2006 par l'Union Européenne avec l’adoption du règlement REACH qui sécurise la fabrication et l'utilisation des substances chimiques dans l'industrie européenne.
Le thym commun représente un cas d’école pour ce qui est de la variabilité de son chemotype, qui a été très étudiée. Au total, on distingue actuellement 12 chemotypes pour cette espèce.
Ces trois chemotypes sont les plus répandus.
Le “geraniol” va s’exprimer préférentiellement dans les environnements plus rudes tels que les zones de montagne.
On observe ainsi que tous les chemotypes ne sont pas circonscrits à des conditions environnementales précises. Autrement dit, certains sont plus généralistes que d’autres.
Attention : le nom du chemotype désigne la molécule dominante du mélange. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a que du linalol dans le chemotype du même nom. Il y a toujours un mélange de molécules.
Les molécules précédemment citées ont des natures biochimiques différentes. Même s’ils présentent un tronc commun, les différents chemotypes d’une même espèce ont donc une odeur, un goût et des propriétés différentes. Pour le thym, du point de vue des saveurs, cela se traduit de la manière suivante :
Du point de vue des propriétés thérapeutiques, il y a également des différences, mais ce n’est pas l’objet de cet article.
Pour nos approvisionnements, nous mettons en priorité le développement des productions françaises et locales, ainsi que la certification commerce équitable Biopartenaire. Nous ne sélectionnons donc pas un lot selon son chemotype.
Notre thym est donc susceptible de légères variations de saveur en fonction du lot qui correspond à votre flacon Cook ou votre sachet L’Herbier de France.
Mais nous garantissons dans tous les cas une excellente qualité gustative et sanitaire, ainsi que des partenariats justes et durables avec nos fournisseurs !
Nous espérons que cette petite plongée dans le monde du thym et des chemotypes vous aura plu ! Le thym est à l’image de l’ensemble de la nature : encore plus complexe et diversifiée qu’il n’y paraît. Cultivons l’admiration et l’humilité devant cette incroyable diversité...
Écolo (à tendance barjot) et communicant, passionné par les plantes, les humains, les relations entre agriculture et biodiversité. Je dirige le service communication d'Arcadie et suis heureux de mettre mes compétences à disposition d'une entreprise qui incarne de manière authentique la démarche du développement durable. Mon souhait profond est que notre communication contribue - à sa modeste échelle - au changement de société dont nous avons besoin.
Après avoir introduit dans l’épisode #1 les concepts d’économie circulaire et d’éco-conception, nous poursuivons avec une explication la plus simple possible de ce qu’est une Analyse de Cycle de Vie.
L’eco-conception d’un produit vise à minimiser son impact environnemental. Pour ce faire, cette démarche va inclure des critères qui ne sont pas pris en compte dans une démarche de conception “classique” (on espère que bientôt, on appellera cette conception “ conception démodée” :) ).
L’analyse du cycle de vie (ACV) recense et quantifie, tout au long de la vie des produits, les flux physiques de matière et d’énergie associés aux activités humaines.(1)
(1) - Définition de l’ADEME sur son site web : https://www.ademe.fr/expertises/consommer-autrement/passer-a-laction/dossier/lanalyse-cycle-vie/quest-lacv
Schéma des principales étapes d'un cycle de vie (adapté d'après http://les.cahiers-developpement-durable.be/outils/analyse-du-cycle-de-vie/)
On appelle « flux » tout ce qui entre dans la fabrication du produit et tout ce qui sort en matière de pollution. Les flux entrants sont, par exemple, ceux des matières et de l’énergie utilisées pour la fabrication : ressources en minerais, eau, combustibles… Les flux sortants correspondent aux différents déchets générés (gaz, liquides, solides).
Pour estimer ces flux, la collecte d’un très grand nombre d’informations est nécessaire. Pour un produit en verre par exemple, il est nécessaire de connaître la consommation de toutes les ressources impliquées dans la fabrication ou le recyclage de ce matériau (matières premières et énergie).
Heureusement, des données de base existent… Mais ce travail de recueil est long et fastidieux. Certains outils existent pour effectuer soi-même des ACV en rentrant tous les paramètres. Pour aller plus loin, il faut les faire réaliser par un cabinet spécialisé. Cela coûte très cher et même dans ce cas, aucune ACV ne permet de juger exactement l’impact environnemental d’un produit. Mais cela reste très utile pour estimer l'impact global et pour comparer plusieurs solutions.
Du point de vue de l’entreprise, cette démarche va par exemple permettre de comparer diverses solutions envisagées pour la conception d’un nouveau produit. Aucune de ces solutions ne sera idéale, et les études comportent toujours une part d’incertitude liée à la complexité des données qui sont intégrées.
Imaginons le cas d’un produit X avec 2 options de fabrication :
- L’option 1 présente un coût environnemental moins élevé pour l’élaboration du produit (ressources + fabrication), que les impacts du transport, de sa faible durée de vie et de sa difficulté de réemploi ou de recyclage viennent fortement contrebalancer.
- L’option 2, au coût environnemental d’élaboration plus élevé, sera préférée car le reste du cycle de vie (transport - utilisation - fin de vie), bien meilleur, génère au final une empreinte environnementale globale moins importante.
Tout d’abord, une ACV doit se baser sur des données fiables et récentes : l’environnement évolue très rapidement en termes de technologies disponibles, de structuration des filières pour la conception ou le recyclage. L’industrie améliore par exemple régulièrement ses process en termes de consommation d’énergie ou de ressources.
Certains acteurs(2) considèrent que limiter l’ACV aux impacts environnementaux n’est pas suffisant. Ils proposent d’intégrer d’autres indicateurs liés à l’impact social et économique des produits. Ces deux aspects, associés à l’aspect environnemental, constituent les 3 piliers du développement durable.
Aborder tous ces aspects semble idéal, mais complexifie encore la démarche (encore plus de données à récolter et à intégrer). On ne devrait alors plus seulement parler d’éco-conception, mais d’ ”éco-socio-environo-conception” (“éco” pour “économique”, socio pour les aspects sociaux et “environo” pour les aspects environnementaux).
Chez Arcadie, nous nous préoccupons de l’ensemble des aspects. C’est la partie “impact environnemental” qui nous semble la plus complexe et sur laquelle nous ressentons le plus besoin d’appui pour l'évaluation.
(2) - http://les.cahiers-developpement-durable.be/outils/analyse-du-cycle-de-vie/
Écolo (à tendance barjot) et communicant, passionné par les plantes, les humains, les relations entre agriculture et biodiversité. Je dirige le service communication d'Arcadie et suis heureux de mettre mes compétences à disposition d'une entreprise qui incarne de manière authentique la démarche du développement durable. Mon souhait profond est que notre communication contribue - à sa modeste échelle - au changement de société dont nous avons besoin.
À l’heure où le problème du réchauffement climatique est - à juste titre - sur le devant de la scène médiatique, un grand nombre d’entreprises cherchent sincèrement à réduire leur impact environnemental (tandis que d’autres tentent simplement de verdir leur image). Quelles actions mettons-nous en place à Arcadie pour parvenir à un meilleur bilan environnemental ?
La problématique de l’impact carbone (ou empreinte carbone), des émissions de gaz à effet de serre est désormais connue de tous, mais pourtant complexe à améliorer.
Nous vous invitons à creuser le sujet auprès de sources sûres (comme ici).
À Arcadie, notre impact carbone dépend de plusieurs facteurs principaux :
Nos actions :
- Développer une agriculture peu émettrice de gaz à effet de serre : l’agriculture biologique n’utilise pas d‘engrais azotés de synthèse, très émetteurs de gaz à effet de serre. L’efficacité de l’agriculture pratiquée sur nos zones d’approvisionnement doit cependant être interrogée plus en profondeur du point de vue de l’impact carbone. Cet axe de progrès repose en grande partie sur l’engagement des producteurs avec lesquels nous travaillons, et nous les encourageons fortement en ce sens.
Deux facteurs principaux sont en jeu à ce niveau : les distances parcourues, et le mode de transport.
Nos actions :
Nos bâtiments actuels ont déjà un bilan carbone réduit par rapport à bien d’autres locaux d’entreprise : utilisation de matières naturelles (bois, cellulose), production d’électricité photovoltaïque…
À l’occasion du prochain agrandissement de nos bâtiments, nous voulons aller encore plus loin en termes de réduction des émissions de GES, des consommations de ressources. Des systèmes de récupération de chaleur, encore plus de matériaux naturels (murs en terre crue, pergola végétale) et l’aménagement de zones dédiées à la biodiversité permettront d’aller encore plus loin en termes de réduction de l’impact environnemental.
Enfin, comme chaque geste compte, la pratique du vélo et le co-voiturage se développe pour les trajets domicile-travail, et le train est privilégié pour les déplacements pro.
Le matériau bois est très présent dans nos bureaux et dans nos ateliers.
Nous travaillons également avec nos fournisseurs pour réduire l’impact “emballage”, que ce soit sur les emballages de nos produits, des matières ou des autres fournitures). Nous cherchons globalement à réduire l’impact à la conception, à allonger la durée de vie et à permettre un recyclage en fin d’utilisation.
Pour la part inévitable de déchets, nous déployons une grande énergie à former nos collaborateurs pour un tri optimal, permettant une bonne valorisation. Nous récupérons notamment les déchets organiques de broyage pour les composter sur les terres de notre ferme à quelques kilomètres de là.
Extrait d’un guide de tri interne. Le tri des déchets est une attente forte envers chaque collaborateur et non pas une option.
La pratique de l’agriculture biologique réduit le risque de contamination de l’environnement par des molécules chimiques de synthèse aux effets délétères sur la santé.
Néanmoins, nous vérifions tous les lots entrants pour éviter les risques de contamination accidentelle.
Pilier de la stabilité des écosystèmes et d’une production agricole résistante aux aléas climatiques croissants, la biodiversité doit devenir une autre préoccupation majeure de la société. Et pas uniquement les symboles de la biodiversité que sont les espèces menacées les plus connues comme le tigre ou l’éléphant.
Nos actions :
Vous en savez désormais un peu plus sur nos principales actions visant à réduire notre impact environnemental. Nous avons encore beaucoup de progrès à faire ET sommes néanmoins déjà fiers de ceux réalisés ! Nous améliorons chaque année nos outils de diagnostic et de suivi, notamment grâce à la labellisation BioEntrepriseDurable. Nous sommes enfin fiers de participer à la Convention des Entreprises pour le Climat, qui viendra sans aucun doute nous apprendre encore beaucoup et faire émerger de nouvelles solutions.
Écolo (à tendance barjot) et communicant, passionné par les plantes, les humains, les relations entre agriculture et biodiversité. Je dirige le service communication d'Arcadie et suis heureux de mettre mes compétences à disposition d'une entreprise qui incarne de manière authentique la démarche du développement durable.
Mon souhait profond est que notre communication contribue - à sa modeste échelle - au changement de société dont nous avons besoin.
Après vous avoir expliqué la façon dont nous abordons nos achats et nos relations commerciales avec nos fournisseurs (pilier économique du développement durable), nous souhaitons avec ce nouvel article vous donner un aperçu de nos actions sur le volet social.
Cet aspect du développement durable comprend évidemment les conditions de travail des salariés, mais aussi d’autres thématiques comme l’intégration des publics porteurs de handicap, l’égalité femme-homme.
C’est un point crucial, qui est désormais annuellement évalué par les services de l’État, pour aboutir à une note sur 100. Les principaux critères examinés sont la proportion femme-homme dans les effectifs salariés, mais aussi la présence des femmes dans les postes hiérarchiques et les instances de direction, ainsi que les niveaux de salaires et les évolutions salariales
En 2020, nous avons été fiers d’obtenir la note de 99/100.
Mais personne n’est parfait, comme nous le rappellent les salariées de nos ateliers L’Herbier de France uniquement féminins, qui aimeraient bien voir de temps en temps un homme pointer le bout de son nez…
Il ne nous viendrait pas à l’idée de nier que la vie professionnelle soit importante : la plupart d’entre nous y passons la majorité de notre temps actif.
Mais nous avons aussi une vie en dehors du travail et il est très satisfaisant de parvenir à un juste équilibre entre ces deux pôles.
Pour favoriser ce dernier, nous mettons en place les actions suivantes :
Les actionnaires ne reçoivent qu’une faible part des bénéfices, dont une part non négligeable (17% sur notre exercice budgétaire 2019/2020) est redistribuée aux salariés (le reste donc le principal va dans les investissements). La somme versée pour l'intéressement est proratisée en fonction du temps de travail.
Nous mesurons également les écarts de salaires, qui sont à ce jour en-dessous de 3, pour un effectif de 120 salariés, sachant que le salaire minimum à Arcadie est le SMIC +10%. Avec chaque salarié, nous essayons d’objectiver au maximum les niveaux de technicité et de responsabilité de son poste, pour une rémunération qui soit perçue comme juste
Le management au sein de l’entreprise est orienté dans le sens de favoriser la créativité et l’autonomie de chaque collaborateur. L’adoption de la gouvernance Holacracy depuis 2017 nous donne la structure nécessaire à une telle philosophie.
Un temps important est consacré par les responsables d’équipe pour échanger régulièrement avec chaque co-équipier.
Une formation sur la communication interpersonnelle est aussi proposée à chaque salarié.
Ces différents éléments permettent d’identifier les principaux biais possibles dans la relation professionnelle, ainsi qu’à adopter des réflexes tels que favoriser des questions ouvertes, exprimer ses besoins, baser systématiquement ses demandes sur des constats...
En plus de rendre les bâtiments les plus agréables possibles à habiter, nous sommes très vigilants quant au respect des normes de sécurité pour éviter les accidents et maladies professionnelles. Aussi, après consultation des Arcadiens, une feuille de route des améliorations de sécurité a été établie et partagée. Les deux grands axes sont l’amélioration de la maîtrise des poussières et la réduction du port de charge. Au-delà de ces projets, des réunions “synchro”, au sein même des ateliers, maintiennent un lien étroit entre les différentes compétences pour progresser ensemble sur les aspects sécurité du quotidien. Enfin, un projet d’extension de bâtiment est en route, l’occasion rêvée d’apporter de nouveaux espaces de travail favorisant ainsi la sécurité, le bien-être et la créativité.
Au-delà du respect de la réglementation en vigueur, nous sommes convaincus que favoriser l’emploi de personnes porteuses de handicap est enrichissant pour les autres salariés.
Nous accueillons aussi très régulièrement des étudiants pour des alternances professionnelles ou des stages. Nous leur permettons une expérience professionnelle, tandis que leur jeunesse nous dynamise, nous remet en question et nous empêche de tourner en rond.
Si nous sommes encore loin d’être des employeurs parfaits, nous déployons beaucoup d'efforts pour progresser sur ce pan important de la durabilité, qui est délicat car il vient toucher des sujets très sensibles tels que le salaire, la hiérarchie, l'équilibre vie perso/vie pro. La culture du dialogue, de la confiance peut être longue à instaurer, surtout si l’on a vécu des situations professionnelles difficiles par le passé. Encore un challenge passionnant !
Écolo (à tendance barjot) et communicant, passionné par les plantes, les humains, les relations entre agriculture et biodiversité. Je dirige le service communication d'Arcadie et suis heureux de mettre mes compétences à disposition d'une entreprise qui incarne de manière authentique la démarche du développement durable. Mon souhait profond est que notre communication contribue - à sa modeste échelle - au changement de société dont nous avons besoin.
À Arcadie, nous avons la chance de travailler dans des locaux pas communs : conçus avec beaucoup de matériaux naturels, ils ont un bon bilan écologique et sont agréables à habiter. Le bois y est notamment très présent, à l’extérieur comme à l’intérieur. Il y a aussi beaucoup de verdure autour des bâtiments, des endroits pour se poser au calme. Mais tout ceci ne nous suffit plus. Pourquoi ? Que va-t-on faire ?
Un argument de taille qui nous pousse à mettre en branle un nouveau projet de bâtiments est le manque de place. Notre activité grandit et nous avons besoin de plus d’espace de stockage, de plus d’espace pour les équipes qui elles aussi s’agrandissent. Mais où nous arrêterons-nous ? Bien avant d’avoir des milliers de salariés et d’être cotés en bourse, rassurez-vous.
Nous avons aussi le projet d’ouvrir un magasin d’usine et cela aussi demande de l’espace supplémentaire. Nous avons acquis un terrain adjacent à notre emplacement actuel, nous permettant ainsi d’envisager sérieusement un agrandissement.
Notre cale est pleine et archi pleine ! Ça va bientôt déborder !
Depuis la construction de nos derniers bâtiments, diverses rencontres nous ont fait prendre conscience que nous pouvions faire un pas supplémentaire du point de vue de l’impact de nos bâtiments. Et si nous renforcions encore la biodiversité sur le site ? Et si nous économisions encore plus les ressources ? Et si nous rendions notre lieu de travail encore plus agréable à vivre ? Car nous y passons quand même une bonne partie de notre temps…
L'harmonie entre l'Homme et son environnement peut aussi s'exprimer par l'habitat
L’entreprise Pocheco a écrit une très belle histoire dans le Nord de la France : la transformation d’une activité industrielle déclinante (fabrication d’enveloppes) en un projet dynamique, écologique et novateur. Elle a capitalisé son expérience en créant le bureau d’études Ouvert, spécialisé dans l’accompagnement des entreprises et des collectivités dans leur transition écologique. Pour parler de leur démarche, ils utilisent un nouveau mot : l’écolonomie…
Nous sommes allés visiter leur entreprise et avons été conquis : c’est avec eux que nous souhaitons élaborer notre projet de nouveaux bâtiments !
Vue sur une partie de l'entreprise Pocheco, avec au milieu la jolie cuve végétalisée de réserve incendie (photo Laurent Mayeux)
Chez nous, tous les projets importants sont portés par un collectif. Nous avons la conviction qu’ils sont bien plus performants avec cette façon de faire. C’est pourquoi nous avons constitué un groupe représentatif de la diversité des Arcadiens pour poser les fondations du projet.
Des journées thématiques ont été organisées, lors desquelles Ouvert, associé à l’agence Seuil Architecte et Una,nous a sensibilisés aux enjeux liés au thème du jour (par exemple : la biodiversité), avant de récolter les idées des participants sur ce qu’on pourrait améliorer, mettre en place. Des échanges extrêmement riches ! Qui ont aussi permis à chaque Arcadien de poser un regard neuf sur son lieu de travail.
Ci-dessus : une partie du groupe "Nouveaux bâtiments" sur le terrain récemment acquis, qui va permettre notre agrandissement, avec en arrière-plan nos bâtiments actuels.
Ci-dessous : pour faire jaillir les idées, les différents secteurs d'Arcadie se sont projetés dans le futur, produisant des textes et aussi des formes plus artistiques, voire oniriques...
Sur la base de ce travail collectif, Ouvert / Seuil / Una a planché sur une première proposition, qu’ils sont venus présenter aux Arcadiens en juillet dernier. Parmi les progrès importants à venir, on peut citer la récupération de l’eau de pluie, l’utilisation de l’eau, des végétaux et de la géothermie pour climatiser naturellement les bâtiments, ainsi que la phytoépuration.
Tous les éléments des rêves des Arcadiens n’ont pas pu être intégrés au projet, mais le projet présenté est néanmoins très enthousiasmant !
Et maintenant, il est temps de s’attaquer aux aspects plus techniques, qu’ils soient architecturaux ou financiers. Début espéré des travaux : juin 2022.
Croquis des bâtiments actuels (ci-dessus) et du projet (ci-dessous). On peut voir les 2 bâtiments supplémentaires et les principaux aménagements écologiques envisagés (illustrations de Matthieu Marty, cabinets Ouvert + Seuil Architecture).
Nous vous donnons rendez-vous prochainement pour la suite de cette aventure !
Écolo (à tendance barjot) et communicant, passionné par les plantes, les humains, les relations entre agriculture et biodiversité. Je dirige le service communication d'Arcadie et suis heureux de mettre mes compétences à disposition d'une entreprise qui incarne de manière authentique la démarche du développement durable. Mon souhait profond est que notre communication contribue - à sa modeste échelle - au changement de société dont nous avons besoin.
En voici une bonne question !!! Et la réponse est… oui et non ! Comment ça, vous n’aimez pas ce genre de réponse ?! Explications…
Certains nous diront qu’on pinaille, mais ce qu’on entend le plus souvent par curry est un mélange de plusieurs épices, pas une épice en tant qu’ingrédient unique.
Il existe une infinité de sortes de curry, des plus doux aux plus piquants. Ils varient en fonction des épices disponibles dans chaque région. Parmi les ingrédients les plus fréquemment rencontrés dans les currys, on retrouve notamment cumin, moutarde, coriandre, poivre, cardamome, fenugrec, fenouil, piment, poivres, curcuma, gingembre, cannelle, girofle, ail et oignon.
Au sein de la grande diversité des currys, le garam masala ainsi que le curry de Madras sont très connus.
Le plus souvent présenté sous forme de poudre, le curry existe néanmoins aussi sous forme de pâte.
Note curry est une de nos meilleures ventes d'épices
On peut trouver dans le commerce des feuilles de curry. Mais alors, de quoi s’agit-il ?
D’un arbre de nom commun Caloupilé ou Karouvaipilai (nom scientifique Murraya koenigii). Originaire d’Asie tropicale, cet arbre de 2 à 4 m de hauteur a été introduit dans plusieurs pays, notamment à La Réunion et l’Ïle Maurice, où il devient même localement envahissant (du fait de sa forte propagation par rejets). Dans ces pays, les feuilles sont le plus souvent utilisées fraîches, directement dans les plats, ou après avoir été grillées. Les feuilles séchées perdent une partie de leurs arômes, mais quand on n'a pas l'arbre sous la main, c'est bien mieux que rien !
Feuilles fraîches de Caloupilé
Voilà, vous en savez un peu plus sur le(s) curry(s) !
Partez à la découverte de la diversité des currys et - pourquoi pas - créez les vôtres !
Écolo (à tendance barjot) et communicant, passionné par les plantes, les humains, les relations entre agriculture et biodiversité. Je dirige le service communication d'Arcadie et suis heureux de mettre mes compétences à disposition d'une entreprise qui incarne de manière authentique la démarche du développement durable. Mon souhait profond est que notre communication contribue - à sa modeste échelle - au changement de société dont nous avons besoin.
Quoi de plus réjouissant que de récolter des plantes aromatiques et médicinales (PAM) dans la nature ? Cette pratique bénéfique à bien des égards n’est cependant pas exempte de risques, pour vous… ou pour les plantes ! Nous vous donnons ici les principales indications pour des cueillettes en toute sécurité.
Si une majorité de plantes est facilement identifiable et sans cousine toxique ressemblante, il y a des exceptions. Vérifiez toujours les risques de confusion !
Quelques exemples de confusions risquées :
Le plus sûr : vous faire accompagner par un cueilleur expérimenté et éviter les plantes difficiles à distinguer de cousines toxiques.
Et surtout, en cas de doute, même le moindre : abstenez-vous ! Il en va de votre santé et de celle de ceux qui consommeront le produit de vos cueillettes.
Encore un risque pour vous et ceux qui consommeront vos cueillettes : la contamination par la pollution de l’environnement. Par précaution, évitez les bords de route, de voies de chemin de fer, de cultures, les abords d’usine ou d’autres bâtiments, des maisons individuelles (oui, vous savez, le voisin qui fait du zèle et traite non seulement son jardin mais tout le voisinage avec des produits toxiques*).
Méfiez-vous des paysages ruraux agréables à l’oeil, comme un beau vallon avec prairies, cultures et haies : qui dit culture dit forte probabilité de traitement.
Il est très rare que ces contaminations entraînent des réactions aiguës, mais autant ramasser des plantes les plus préservées possible.
* Depuis janvier 2019, la détention de pesticides par les particuliers est un délit, mais certains ont fait des stocks… Seuls les produits portant la mention « emploi autorisé dans les jardins » sont encore autorisés à la vente.
En plus de la toxicité intrinsèque de certaines plantes, tous les végétaux peuvent porter des hôtes dont les effets sont parfois très indésirables : bactéries, vers, insectes.
Les milieux humides sont encore plus propices à la présence des parasites (comme la Douve du foie, un minuscule ver transmis par le bétail, qui peut occasionner d’importants dégâts sur le foie ou d’autres organes humains).
Pour diminuer très fortement les risques :
Et de retour de balade (surtout en forêt), pensez bien à vous inspecter (on veut dire le corps, pas juste les vêtements) pour ne pas laisser s’installer une éventuelle tique qui aurait réussi à vous grimper dessus !
Certaines zones protégées sont soumises à limitation ou interdiction de prélèvement (réserves naturelles, parc nationaux...). Renseignez-vous et respectez les consignes.
La récolte sur terrains privés, qu’ils soient forestiers ou agricoles, doit recueillir l’autorisation préalable du propriétaire/gestionnaire. Sans quoi le prélèvement est considéré comme un vol, avec les possibles dépôts de plainte et amendes correspondantes. En contactant le propriétaire, vous éviterez ces tracas, ou une simple remontrance désagréable ; et pourrez même avec un peu de chance sensibiliser votre interlocuteur à la richesse de ses parcelles. Pour de petites quantités, vous avez des chances d’obtenir un accord sans contrepartie autre que de respecter les lieux et de ne pas trop prélever.
Chez certains peuples, l’autorisation est demandée à la plante elle-même, ou du moins un remerciement lui est adressé pour la vie qu’elle représente et qui va être prélevée. Ce que certains considèrent comme du sentimentalisme peut aussi être vu comme une sagesse et une conscience devenues malheureusement trop rares.
Voici un risque qui concerne les plantes que vous allez prélever dans votre environnement. Ces ressources ne sont pas infinies ; chacun a sa part de responsabilité pour garantir leur préservation.
En suivant ces recommandations, vous garantissez une cueillette sans risque pour vous-même, pour les consommateurs de vos récoltes ou pour les précieuses plantes que nous aimons tant. Bonnes cueillettes et soyez prudents !
écolo (à tendance barjot) et communicant, passionné par les plantes, les humains, les relations entre agriculture et biodiversité. Je dirige le service communication d'Arcadie et suis heureux de mettre mes compétences à disposition d'une entreprise qui incarne de manière authentique la démarche du développement durable. Mon souhait profond est que notre communication contribue - à sa modeste échelle - au changement de société dont nous avons besoin.
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