La cueillette de fleurs de sureau bio

La cueillette de fleurs de sureau bio

Pour ses tisanes L’Herbier, Arcadie s’approvisionne en fleurs de sureau à la Sicarappam, une coopérative de cueilleurs et cultivateurs de plantes aromatiques et médicinales du Puy de Dôme (Massif Central), avec laquelle elle a établi un partenariat commerce équitable Biopartenaire. William Marotte, un des cueilleurs membre de la coopérative, nous parle de la cueillette du sureau sauvage.

Cueillir les fleurs de sureau en milieu sauvage

 

Le sureau noir, Sambucus nigra, est un arbuste commun en Europe. En mai il se couvre de fleurs en ombelles blanc crème, que William part alors récolter.

“Nous voulons des fleurs indemnes de pesticides donc nous devons trouver des zones non polluées. Or nous avons beaucoup de belles zones de sureau à proximité de champs de céréales non bio, que nous devons éviter ! »

Les fleurs sont récoltées au stade « pleine maturité » : ni encore en boutons, ni déjà passées… Elles ont alors une belle couleur un peu “or“ que William repère facilement de loin. Dans cette zone montagneuse, celui-ci joue avec l’altitude pour étaler la période de récolte : il commence par la plaine, où les fleurs sont mâtures en premier, puis “monte“ au fur et à mesure de la floraison, d’autant plus tardive que l’altitude augmente. Il peut ainsi récolter sur une période d’environ 15 jours.

Pour récolter, William a une grande perche avec un crochet, qui lui permet de ramener à lui les rameaux ayant les fleurs les plus hautes. Il lui arrive aussi de tailler l’arbre quand cela est nécessaire pour accéder aux fleurs, soit au sécateur, soit même à la tronçonneuse. Cette taille fait partie du travail d’entretien des zones de récoltes, fondamental pour la durabilité de l’activité.

Le tri et le séchage des fleurs de sureau

 

William étale ces fleurs dans sa voiture, sur des claies ou des draps, avant de les mettre à sécher chez lui : les fleurs ne peuvent pas rester ne serait-ce que quelques heures dans un sac, au risque de chauffer et noircir.

Les fleurs séchées sont ensuite apportées à la coopérative où elles sont passées à la coupeuse, afin de séparer les fleurs de l’ombelle, puis au “sasseur“, une machine de tri qui permet de calibrer les fleurs et de retirer les éventuels bouts résiduels de branchage.

À la SICARAPPAM, 15 cueilleurs apportent du sureau, dans des quantités très variables. William, lui, cueille en général 60 à 70 kg de fleurs séchées en 5-6 jours bien remplis.

Chaque lot apporté par chaque cueilleur est analysé (pesticides) avant de pouvoir être mélangé à l’ensemble, et partir à la vente.

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Comment William est-il devenu cueilleur ?

 

Un animateur environnement passionné

 

« J’étais animateur en environnement, et avec un collègue formé en gestion forestière, nous avons rencontré le fondateur de la Coopérative, Denis Chaud, il y a 15 ans. Celui-ci nous a montré le métier… et depuis, ça ne nous a plus lâchés ! Je me suis formé sur le terrain et cela fait 13 ans que je suis cueilleur. D’abord plutôt pour la cueillette sauvage, pendant 8 ans, et puis depuis 3 ans, au vu de la demande qui augmentait, nous avons aussi commencé une activité de culture, à 3 associés, au sein d’un GAEC : sureau, verveine, mélisse, menthe, soucis… les bases… et aussi un peu de maraîchage. La majorité de mon temps de travail est quand même pris par la cueillette sauvage. Je fais partie de ces cueilleurs “nomades“, qui se déplacent partout en France pour diverses récoltes, par exemple dans le sud pour le thym, le romarin, la vigne rouge. »

Ce qui fait la passion du métier

 

À la question sur les points forts du métier, William s’exclame sans une hésitation :

« La liberté ! Et puis le fait d’être dehors ! Ce qui ne signifie pas que c’est un travail facile. Nous avons beaucoup de demandes de personnes qui veulent devenir cueilleur, le métier a été très médiatisé… mais sur 10 personnes qui nous sollicitent, il n’y en a qu’une seule qui sort cueilleuse ! Les gens ont souvent en tête le cliché du gars à la campagne avec son petit panier, et tombent ensuite de haut ! »

Une formation pour préserver la ressource

 

À la SICARAPPAM, un système de parrainage a été mis en place pour accompagner ces nouveaux cueilleurs. Aussi pour leur apprendre à bien gérer la ressource que constituent les plantes sauvages :

« Si on récolte n’importe comment, l’année suivante c’est fini. C’est une base dans notre métier, l’entretien du milieu et la préservation de la ressource ! Nous suivons par exemple un certain roulement sur les sites, sur 2, 3 voire plusieurs années selon les plantes, avant de revenir récolter au même endroit. »

William fait également partie de l’Association Française des Cueilleurs (AFCC).

L’idée est de fédérer et coordonner la majorité des 200 cueilleurs de toute la France… Pour le moment, un quart adhère à l’AFC.

Photographies : Maxime Beaufey

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