Témoignages de nos participants à la CEC

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Témoignages de nos participants à la CEC

Géraldine Givran, pilote “RSE”, responsable du service “Qualité – Sécurité – Environnement“ et Matthieu Brunet, co-dirigeant, sont nos représentants à la Convention des Entreprises pour le Climat, un rassemblement de 150 entreprises pour imaginer comment transformer leur secteur afin de s’aligner sur les objectifs des accords de Paris signés en 2015 pour lutter conter le réchauffement climatique.

Petit point d’étape avec eux, à mi-parcours de cette aventure quelque peu extraordinaire.

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Arcadie : Matthieu, Géraldine, pouvez-vous nous raconter dans quel état d’esprit vous avez embarqué pour la Convention des Entreprises pour le Climat ?

Matthieu : Quand tu nous as parlé de ce projet, je me suis demandé ce que ça allait être. Je restais un peu dubitatif, avec la crainte d’un énième forum du type “RSE (ndR : Responsabilité Sociétale de l’Entreprise) à la papa”, des boîtes qui se congratulent les unes les autres. Je suis arrivé avec une posture un peu haute en me demandant si en gros, on avait vraiment besoin de ça. Je pensais “être arrivé”, ne plus apprendre beaucoup de choses sur ces sujets liés au climat. Je me trompais en fait lourdement.

Géraldine : Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. J’ai accepté la proposition de me joindre à Matthieu en tant que “Planet champion”, mais, intimidée et remplie d’humilité, je me questionnais sur comment trouver ma place et être pleinement utile dans ce processus, et ce malgré ma conscience écologique très forte et mon expérience de plus de 10 ans à Arcadie. J’ai un rôle connecté à l’opérationnel, et non une posture de dirigeant. Or, je savais qu’on allait soulever la question du rôle de l’entreprise dans le monde

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Quelle a été votre première impression en arrivant à la session 1 ?

Géraldine : On était dans un grand amphi, ça m’a ramené à mon époque “étudiante” mais sans les copains d’école. La peur de ne pas être à ma place s’est immédiatement envolée. J’ai dû sentir quelque chose de réceptif et de posé chez les autres participants. J’étais ouverte à ce qui allait se passer. Je pressentais qu’il y avait quelque chose à vivre, là. Et je n’avais pas envie d’être ailleurs. Je me souviens aussi particulièrement de la rencontre avec les membres de notre “camp de base”, avec qui il a été possible de partager les premières émotions. Je me suis sentie parcourue d’un frisson d’humanité.

Matthieu : La première chose qui m’a marqué c’est dès l’arrivée, la mise en place d’outils d’intelligence collective que j’ai reconnus et que je ne m’attendais pas forcément à retrouver dans ce cadre. Au-delà du contenu, il y a 50 coachs-facilitateurs qui ont mis la barre hyper haut au niveau “échange humain” et “processus collectifs”.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué jusqu’à présent ?

Géraldine : Le nombre de bénévoles est impressionnant. Les coachs-facilitateurs sont uniquement là pour le bien-être des participants. Des personnes sensibles, engagées. Ainsi que les processus que j’ai expérimentés à Arcadie et que je retrouvais ; ils m’ont aidé à me sentir à l’aise.

La qualité des contenus est incroyable : comment c’est possible de réunir autant de compétences, d’énergie, de profondeur ? J’ai vraiment la sensation d’une chance et d’une fierté de participer à cet évènement.

Matthieu : L’expertise apportée sur ces sujets, la radicalité sur le fond et la bienveillance sur la forme constituent une expérience extraordinaire.

Ça a été en fait une claque monumentale : il y a vraiment l’intention d’aller challenger en profondeur. J’ai pu personnellement bouger sur des sujets que je suis pourtant depuis longtemps. J’en retire également une sensation d’expérience humaine très forte.

Quels enseignements retirez-vous déjà de cette expérience en cours ?

Géraldine : Une évidence, celle  qu’on ne fait rien tout seul, même avec les meilleures intentions du monde. L’expérience humaine forte, la puissance du collectif sont comme des catalyseurs d’élan vers une démarche de transformation. Il y a plusieurs moments forts où l’on se sentirait pousser des ailes !

Matthieu : Ma principale prise de conscience, c’est qu’on ne peut pas se contenter de diminuer nos impacts négatifs au maximum, et d’espérer que ça suffise pour éviter le pire. Il faut en même temps nous préparer à vivre avec les changements climatiques inéluctables qui s’annoncent, et qui risquent de provoquer des désordres considérables dans nos sociétés. Nous devons œuvrer à rendre notre entreprise, mais aussi la société, plus résiliente. Il faut mettre en place des dynamiques, des solidarités, des interdépendances locales, qui pourront contrebalancer les tentations de repli sur soi et de peur de l’autre qui ne vont pas manquer d’aller en s’aggravant dans les années à venir.

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Avez-vous déjà rapporté des choses de cette expérience à Arcadie ?

Géraldine : Cette aventure ouvre la possibilité de redéfinir le sens et la place de la démarche “RSE” au sein de l’organisation, vers de nouvelles dimensions, connectées à la raison d’être. Parlons de “raison d’exister” plus que de raison d‘être même. Les entreprises ont une véritable mission aujourd’hui dans le contexte dans lequel nous vivons, et cela s’inscrit bien au-delà de chercher à limiter l’impact de nos activités. La CEC donne un élan nouveau, un désir fou de se mettre en mouvement, de se requestionner à tous les étages, et les témoignages d’entreprises donnent du courage.

Matthieu : Je suis rentré un peu “sur le cul” et très motivé, même si la première session avait un côté dur avec le constat de l’état de la planète. La CEC a mis un coup d’accélérateur sur des projets qui étaient dans les tuyaux, comme le bilan carbone, sur lesquels on aurait peut-être encore un peu procrastiné. Ça a joué dans ma motivation à lancer des projets plus ambitieux pour le futur, d’affirmer des choix plus radicaux, au-delà de la volonté d’amélioration continue.

Globalement, comment avez-vous perçu le vécu des autres entreprises participantes ?

Géraldine : L’enthousiasme prédomine. Il y a aussi beaucoup d’attentes perceptibles. J’admire les entreprises qui sont venues à la CEC avec beaucoup de risques de remise en question profonde. Cela demandait un courage incroyable et ils l’ont eu. Pour nous Arcadie, c’est plus “confortable” car on est dans la bio, avec une volonté d’activité durable affirmée depuis déjà longtemps.

Matthieu : J’ai l’impression que beaucoup d’entreprises arrivaient avec de l’humilité. Même si les constats étaient difficiles, on était très bien accompagnés. J’ai senti les participants très enthousiastes sur ce qu’il est possible de faire. Je n’ai pas senti d’ambiance de comparaison. Il y a un côté très simple et accessible.

Un partage d’une rencontre marquante humainement ?

Géraldine : Ce qui me vient c’est ma rencontre avec le dirigeant des Vedettes de Paris lors d’une session de co-développement. Son activité ? Proposer des croisières sur des gros moteurs diesel sillonnant la Seine pour le plaisir des touristes. Il témoignait de la remise en question profonde de son modèle d’entreprise, et de ce qu’il ressentait vis-à-vis des choix qui s’imposaient à lui. Ça m’a remuée.

Matthieu : Pour moi c’est la rencontre avec l’entreprise Interface, dont Manu (ndR : Manuel Brunet, frère de Matthieu, co-dirigeant d’Arcadie) nous parlait depuis longtemps. Ce témoignage est venu me montrer qu’on pouvait être bien plus exigeants que nous. Qu’une boîte cotée en bourse ait pris la décision zéro carbone il y a 25 ans et l’ait concrétisée, ça incite à l’humilité.

Pour en savoir plus sur la CEC c’est par ici.

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